Le moustique tigre en Bretagne | Notre Guide complet
SOMMAIRE :
1. Pourquoi se méfier des moustiques tigre en Bretagne ?
Vous avez sans doute déjà entendu parler du moustique tigre. Bien que présent depuis peu de temps dans l’Hexagone, ce
nuisible fait couler beaucoup d’encre. L’espèce exotique suscite de grandes peurs en
France métropolitaine, du
printemps
jusqu’à la fin
de l’été.
Notre région n’y échappe pas, et l’existence du
moustique tigre en Bretagne est avérée. Dans cet article, nous ferons le tour de la question pour que vous puissiez réagir de façon appropriée face à l’invasion. Vous apprendrez pourquoi l’infestation de cet insecte est aussi crainte que surveillée. Vous saurez comment réagir en cas de
piqûre et comment vous en
protéger. Vous connaîtrez également les
gestes citoyens à adopter pour ralentir sa
prolifération. Alors, pour ne plus rien ignorer sur la présence de ce nuisible en Bretagne, parcourez notre article.
De son nom latin, aedes albopictus, le moustique tigre a quelques caractéristiques qui le rendent facilement reconnaissable :
Le moustique tigre fait partie des espèces exotiques envahissantes (EEE). Originaire d’Asie du Sud-Est, il voyage au moyen des transports routiers, ferroviaires, aériens et maritimes.
Loin d’être un professionnel de la voltige, il reste à proximité de sa source de nourriture (vous) une fois arrivé à destination. On le retrouve donc en zone urbaine ou périurbaine, ainsi que dans les villages. Il se déplace dans un périmètre de 150 mètres autour de son lieu de naissance.
Aperçu pour la première fois en 2004 sur le sol de France métropolitaine, la présence du moustique tigre en Bretagne est avérée depuis septembre 2021. Une seule commune est considérée comme colonisée pour l’instant : la petite ville de Domagné, située au sud de Rennes.
Espèce sous haute surveillance, sa présence est cartographiée chaque année.
Le site de Santé Publique France propose une
carte présentant le pourcentage de communes colonisées par le moustique tigre au 1er janvier 2024.
La
carte très détaillée proposée par Bretagne Environnement recense le niveau de surveillance de la présence du moustique tigre en Bretagne selon les communes.
Le moustique tigre en Bretagne fait l’objet de tant de vigilance, car il représente un réel risque pour notre santé. En plus du désagrément d’une nouvelle espèce qui vient vous piquer durant les belles journées d’été, cet insecte véhicule des maladies graves.
Déjà présent dans de nombreuses régions du globe, le changement climatique rend nos régions de plus en plus attractives et facilite sa migration. Des cas de maladies infectieuses jusqu’ici observées en zones tropicales sont aujourd’hui déclarés en France métropolitaine.
Cette maladie, largement répandue en zone tropicale, est considérée par l’OMS comme l’une des 10 menaces majeures pour la santé globale. Transmise notamment par la piqûre du moustique tigre, elle provoque les symptômes suivants :
Bien qu’incommodante, la dengue simple ne représente pas un grand danger.
Elle peut cependant mener à deux formes graves. La dengue hémorragique va provoquer des saignements au niveau de l’abdomen, du cerveau et de la peau. Le pouls devient presque imperceptible, jusqu’à la mort du malade. La dengue avec syndrome de choc va s’accompagner d’une défaillance circulatoire et de la dégradation rapide des organes, avant d’entraîner le décès.
Une personne infectée pour la deuxième fois par la dengue a plus de chance de développer une forme sévère.
Cette maladie se traduit par les symptômes suivants :
Lorsque le patient ne répond pas au traitement, la maladie peut évoluer vers une phase chronique où les douleurs musculaires persistent, devenant lancinantes et très incapacitantes.
Les symptômes de cette maladie sont proches de ceux de la dengue et du chikungunya :
Si la maladie n’est que peu dangereuse pour les adultes, elle est responsable de malformations grave sur les fœtus. Causant une microcéphalie, le Zika provoque un retard mental irréversible chez les enfants contaminés durant la période de gestation.
Dans de rares cas de complication chez l’adulte, le virus Zika est également responsable de l’apparition du syndrome de Guillain-Barré. Cette paralysie part du bas du corps et remonte progressivement jusqu’aux muscles respiratoires, entraînant le décès du patient.
Aucun de ces virus n’a de vaccin ni de traitement curatif. Chaque symptôme est considéré spécifiquement.
Le moustique tigre attaque en journée, tandis que le moustique commun est un animal qui se nourrit la nuit. Le moment de la piqûre est donc le premier indicateur à considérer.
Le bouton laissé par le moustique tigre ressemble à une cloque un peu plate, faisant penser à une ampoule. Elle mesure entre 5 mm et 2 cm de diamètre. La zone est souvent chaude, dure et douloureuse. Elle est entourée d’une auréole d’environ 3 cm où la peau est plus rouge. La piqûre gratte instantanément et plus intensément que celle du moustique commun. La démangeaison cesse ensuite pour se réveiller après chaque passage sous la douche pendant plusieurs jours.
Juste après la piqûre, nettoyez la plaie à l’eau et au savon de Marseille. Si les démangeaisons vous gênent, appliquez une crème apaisante vendue en pharmacie ou demandez conseil sur les huiles essentielles pouvant vous soulager.
Surveillez l’apparition d’une réaction allergique. Elle se manifeste sous la forme d’une urticaire géante qui ressemble à un eczéma surinfecté. Vous pouvez aussi avoir de la fièvre et des nausées. Allez consulter votre médecin traitant si vous observez ces symptômes.
Restez vigilants sur les temps d’incubation des trois maladies développées plus haut :
Si vous pensez avoir contracté l’une de ces trois maladies, prenez rendez-vous avec votre médecin traitant rapidement. Il est également conseillé de dormir sous une moustiquaire et de porter des vêtements couvrants pour ne pas risquer de se faire piquer à nouveau. En effet, ce nuisible est le vecteur des virus. Il les transporte et les transmet par sa trompe. Si vous empêchez les moustiques de vous attaquer alors que vous êtes contagieux, vous éviterez que de nouveaux individus ne se transforment en véhicules de maladies graves.
Le meilleur moyen d’endiguer la prolifération du moustique tigre en Bretagne n’est pas l’usage de biocides. Faisons un tour des insecticides que vous pourrez trouver dans le commerce.
Les sprays insecticides contenant un biocide à base de pyrèthre (pyréthrinoïdes) sont efficaces, mais ne tuent que les adultes. Ils ne contribuent pas à limiter l’infestation. Leur usage répété peut au contraire provoquer une résistance du moustique tigre aux substances. Leur utilisation est donc à réserver pour certains cas bien spécifiques, en faisant appel à un professionnel de la désinsectisation.
Les sprays à base d’huile essentielle ont une efficacité très limitée (moins de 20 minutes) et représentent un risque pour les enfants, les femmes enceintes et les personnes allergiques.
Les prises électriques diffusant un insecticide sont à proscrire, car elles ont un rayon d’action très limité et représentent un risque d’exposition prolongée à des substances toxiques.
Les sprays pour la peau à base d’huile essentielle représentent un danger pour la santé. Ils peuvent causer des problèmes cutanés, des réactions allergiques et le développement de pathologies lorsqu’elles sont utilisées en automédication. Ces sprays ont également une durée d’efficacité limitée, inférieure à 20 minutes.
Les sprays biocides sont à réserver à des utilisations limitées, pour un voyage en zone à haut risque de contamination. L’OMS préconise les insecticides comme le DEET, IR3535, le KBR3023 et le PMDRBO, uniquement lorsque vous vous rendez dans une région tropicale, et pour une durée la plus courte possible.
Les bracelets antimoustiques ont un effet très localisé qui n’empêche pas les insectes de vous piquer. Ils présentent également un risque de contact avec les biocides, notamment chez les enfants.
Les rubans ou les papiers collants piègent une grande quantité d’insectes. Leur inconvénient est qu’ils attrapent aussi des espèces non ciblées, comme les papillons ou les abeilles.
Les fumigènes doivent être utilisés avec beaucoup de précautions et uniquement en extérieur. Veillez à faire appel à un professionnel de la désinsectisation pour ne pas mettre en danger vos proches, notamment les enfants et les femmes enceintes.
Les lampes bleues, à UV, et les dispositifs à ultrasons n’ont que peu d’effet d’après les études menées à ce sujet.
Les plantations de végétaux dont la senteur est réputée pour éloigner les moustiques comme les géraniums, la lavande, le thym ou la citronnelle ont une action très limitée. L’odeur est trop diffuse pour réellement incommoder ces nuisibles.
Les femelles pondent leurs œufs sur les parois asséchées de contenants susceptibles de garder l’eau. Elles vont ainsi choisir les coupelles de pots de fleurs, les pneus abandonnés ou de simples capsules de bière pour établir leur gîte larvaire. Les œufs n’ont besoin que d’une faible quantité d’eau pour se développer.
La femelle moustique tigre fait environ 5 pontes au cours de son existence. Chaque ponte représente 150 œufs. Une fois en place, les œufs attendent le printemps, pour entrer dans leur stade larvaire. Une femelle peut donc pondre dans vos pots de fleurs à l’automne, et ses œufs patienteront 6 mois avant d’éclore.
Entre avril et octobre, les pontes successives entrent en stade larvaire, assurant la prolifération d’individus adultes entre mai et novembre. Les mâles vivront une dizaine de jours, le temps de féconder des femelles.
Les individus femelles vont commencer à vous piquer une fois qu’elles seront fécondées. N'attaquant que les humains, elles vivent dans les zones urbaines et périurbaines plutôt qu’en rase campagne, pour une raison de facilité d’accès aux proies. Votre sang constitue la réserve de protéines qui assurera la croissance de leurs œufs une fois déposés sur leur lieu de développement. Les adultes se nourrissent de nectar de fleurs pour combler leurs propres besoins énergétiques.
Le moyen le plus efficace pour limiter leur propagation est donc de se concentrer sur ces lieux de ponte.
Vous l’aurez compris, la priorité est d’éliminer les zones de ponte potentielles. Une veille citoyenne est nécessaire pour enrayer la prolifération du moustique tigre en Bretagne.
La ville de Rennes a mis à disposition des particuliers une check-list très claire pour n’oublier aucun recoin. Nous vous conseillons de l’imprimer pour la garder facilement accessible.
Voici un récapitulatif des gestes qui feront la différence :
Ces gestes sont particulièrement importants entre avril et mai, au moment où les œufs entament leurs différentes phases larvaires. Le fait de renverser l’eau au sol les tue et permet de réduire la population adulte progressivement.
Dans certains cas, vous pouvez
faire appel à NGAN 35 pour une opération de désinsectisation. En plus de vous aider à localiser tous les lieux de ponte potentiels, nous avons des solutions de traitement pour les étangs et les mares. Nous pouvons aussi mettre en place des pièges pour réduire l’infestation des endroits accueillant du public, comme les terrasses de restaurant.
Si l’usage d’insecticides est à éviter au maximum, vous pouvez adopter quelques gestes de précaution pour ne pas vous faire piquer :
Pour que les instituts de surveillance soient en possession d’informations à jour, il est demandé à la population de signaler les cas d’observation. Si vous pensez avoir vu un moustique tigre, photographiez-le.
Vous pourrez ensuite compléter un court formulaire sur le portail de signalement de l’Anses. Vous y joindrez la photo pour que les spécialistes puissent vérifier qu’il s’agit bien d’un moustique tigre.
Vous pouvez aussi télécharger l’application IMoustique pour effectuer vos signalements.
Vous l’aurez compris, le meilleur moyen de lutter contre la prolifération du moustique tigre en Bretagne reste la vigilance citoyenne. En respectant les conseils énoncés plus haut, vous limiterez les endroits potentiels de reproduction et participerez à enrayer l’infestation. N’hésitez pas à vous faire accompagner par un professionnel de chez
NGAN 35 si vous peinez à recenser tous les espaces à assainir à votre domicile ou sur votre lieu de travail. Si vous êtes également dérangé par le frelon asiatique, autre espèce exotique envahissante, allez lire
notre article sur le sujet.
Sources :
Article de l’Institut Pasteur sur le moustique tigre
Article de l’Anses sur le moustique tigre
Article de l’ARS Bretagne sur le moustique tigre
Article de France 3 Régions sur le moustique tigre en Bretagne
Article de Rennes Métropole sur le moustique tigre et le frelon asiatique
Carte de vigilance 2023 — Moustique tigre
Portail de signalement de l’Anses sur le moustique tigre
Article de l’Institut Pasteur sur la dengue