Prédateur de la chenille processionnaire : guide complet (35)
Comment utiliser les prédateurs contre les chenilles processionnaires en Ille-et-Vilaine ?
Chaque année, la Bretagne et particulièrement l'Ille-et-Vilaine sont infestées par les chenilles processionnaires. Ces insectes font des ravages sur les écosystèmes locaux, mais représentent également un danger sanitaire non négligeable. Leurs soies urticantes provoquent des réactions allergiques chez les humains et peuvent s'avérer fatales pour nos animaux de compagnie.
Face à l'invasion de ces chenilles urticantes, de nombreux particuliers et collectivités du département misent sur le prédateur de la chenille processionnaire comme moyen de régulation naturelle. Cette approche écologique permet non seulement de limiter la prolifération de ces nuisibles de manière efficace, mais aussi de préserver la biodiversité locale.
Dans cet article, nous allons voir quel est le meilleur prédateur de la chenille processionnaire en Ille-et-Vilaine, et comment favoriser sa présence dans nos jardins et espaces verts.
Les chenilles processionnaires : un fléau en Ille-et-Vilaine
Comprendre le cycle de vie de la chenille processionnaire
Avant d'aborder les solutions naturelles pour lutter contre ces insectes, il est essentiel de comprendre leur cycle de vie. En Ille-et-Vilaine, deux espèces sont principalement présentes :
- La chenille processionnaire du pin : active principalement en hiver, elle forme des nids soyeux caractéristiques au bout des branches de pins.
- La chenille processionnaire du chêne : plus présente au printemps et en été, elle s'attaque aux chênes et autres feuillus.
Le cycle complet de ces insectes comprend quatre phases distinctes : l'œuf, la chenille (avec plusieurs stades larvaires notés L1 à L5), la chrysalide et enfin le papillon adulte. C'est au stade larvaire, particulièrement aux stades L3 à L5, que les chenilles développent leurs redoutables poils urticants, source de tous les problèmes.
Les dangers des soies urticantes
Les soies urticantes des chenilles processionnaires représentent un risque sérieux pour :
- Les humains : démangeaisons, éruptions cutanées, conjonctivites, et dans les cas les plus graves, réactions allergiques sévères.
- Les animaux domestiques : nécrose de la langue chez les chiens et les chats pouvant nécessiter une amputation partielle, voire entraîner la mort de l'animal.
- La végétation : affaiblissement des arbres infestés qui deviennent plus vulnérables aux maladies et autres parasites.
La lutte contre la prolifération de ces chenilles est donc un enjeu de santé publique et environnemental majeur en Ille-et-Vilaine.

Les oiseaux : principaux prédateurs des chenilles processionnaires
La mésange : une prédatrice de choix
Parmi tous les types de prédateurs de la chenille processionnaire, la mésange occupe sans conteste la première place du podium.
Ces petits oiseaux ont développé une technique remarquable pour se nourrir des chenilles processionnaires malgré leurs poils urticants.
Pour les chenilles aux premiers stades de développement (L1 et L2), les mésanges les avalent entières sans problème. Pour les chenilles plus développées (stades L3 à L5), elles adoptent une stratégie ingénieuse : elles saisissent la chenille par la tête, la frappent contre une branche pour la tuer, puis en extraient soigneusement le tube digestif, évitant ainsi tout contact avec les poils urticants.
🍴 L'appétit des mésanges est impressionnant : un couple de mésanges peut consommer jusqu'à 500 insectes par jour pendant la période de nourrissage des oisillons, ce qui en fait de redoutables prédateurs des chenilles processionnaires.
Comment attirer des mésanges contre la chenille processionnaire ?
Pour favoriser la présence de la mésange, principal prédateur de la chenille processionnaire dans votre jardin en Ille-et-Vilaine, voici quelques conseils pratiques :
- Installer un nichoir à mésange : privilégiez des nichoirs avec un trou d'envol de 32 mm de diamètre pour la mésange charbonnière (28 mm pour la mésange bleue).
- Respecter le calendrier : installez vos nichoirs en hiver, avant la période de nidification qui débute généralement en mars.
- Choisir le bon emplacement : installez le nichoir à une hauteur de 2 à 3 mètres, orienté sud-est pour éviter les vents dominants et la pluie.
- Entretenir le nichoir : nettoyez-le chaque année après la saison de reproduction.
- Favoriser un environnement accueillant : plantez des haies diversifiées et conservez quelques arbres morts qui servent de garde-manger naturel aux mésanges.
🎉 Des initiatives locales témoignent de l'efficacité de cette approche. À Coëtquidan, dans le département voisin du Morbihan (56), l'installation de 65 nichoirs à mésanges a permis de réduire considérablement la prolifération des chenilles processionnaires. De même, à Larmor-Plage, 90 nichoirs ont été installés avec des résultats probants dans la lutte contre la chenille processionnaire du pin.

Les prédateurs nocturnes : la chasse au papillon
La chauve-souris : prédateur nocturne de la chenille processionnaire
Si la mésange s'attaque principalement aux chenilles, un autre prédateur de la chenille processionnaire cible les papillons adultes, empêchant ainsi la reproduction et la ponte de nouvelles générations. Il s'agit de la chauve-souris insectivore, chasseur nocturne par excellence.
La pipistrelle commune, espèce de chauve-souris la plus répandue en Ille-et-Vilaine, est particulièrement efficace pour capturer les papillons de la processionnaire en vol. Ce mammifère volant est une véritable machine à chasser : une seule chauve-souris peut consommer environ 600 insectes par heure, soit l'équivalent de son propre poids en une nuit !
Comment attirer les chauves-souris ?
Pour favoriser la présence de ces précieux auxiliaires nocturnes :
- Installez des gîtes à chauve-souris : ces abris spécifiques peuvent être fixés sur la façade d'une maison ou sur un arbre, idéalement à plus de 3 mètres de hauteur et orientés sud/sud-est.
- Limitez l'éclairage nocturne : la pollution lumineuse perturbe les chauves-souris et réduit leur efficacité de chasse.
- Préservez les zones humides : elles constituent des zones de chasse privilégiées pour ces mammifères.
- Conservez les vieux arbres : ils offrent des cavités naturelles servant d'abris.
- Évitez les produits chimiques : les insecticides réduisent les populations d'insectes dont se nourrissent les chauves-souris.

Les insectes auxiliaires : prédateurs discrets de la chenille processionnaire
Le calosome
Parmi les insectes utiles au jardin qui peuvent servir de prédateur de la chenille processionnaire, le Calosome sycophanta (ou Grand calosome) mérite une attention particulière. Ce grand coléoptère aux reflets métalliques vert-bleu est un prédateur vorace des chenilles processionnaires.
Tant les larves que les adultes de ce coléoptère se nourrissent de chenilles, ce qui en fait un allié précieux dans la régulation naturelle de ces nuisibles. Son efficacité est telle qu'il a même été introduit aux États-Unis pour lutter contre des infestations de chenilles similaires.
La guêpe
Contrairement aux idées reçues, la guêpe joue un rôle écologique important dans nos jardins. La guêpe commune (Vespula vulgaris) est un prédateur de la chenille processionnaire souvent sous-estimé.
Elle chasse diverses chenilles pour nourrir ses larves, y compris les chenilles processionnaires. Même si elle peut parfois nous importuner lors des repas en extérieur, cet insecte contribue activement à la régulation naturelle des populations de chenilles nuisibles.
La fourmi rousse
La fourmi rousse des bois (Formica rufa) est également un prédateur de la chenille processionnaire efficace, quoique souvent ignoré. Cet insecte social, qui vit en colonies nombreuses, peut organiser de véritables expéditions de chasse collective contre les chenilles, participant ainsi à leur régulation naturelle.

Comment favoriser la présence de ces insectes auxiliaires ?
Pour attirer ces précieux alliés dans votre jardin en Ille-et-Vilaine :
- Créez des abris à insectes : hôtels à insectes, tas de bois mort, pierres empilées...
- Évitez absolument les pesticides : ils détruisent indistinctement les insectes nuisibles et utiles.
- Favorisez la diversité végétale : plantez des espèces locales à floraison échelonnée.
- Préservez quelques zones sauvages : un coin de jardin moins entretenu offre refuge à de nombreux auxiliaires.
- Installez un point d'eau : une simple soucoupe avec quelques pierres émergées suffit pour abreuver les insectes.
🔎 À lire : Notre article sur les prédateurs naturels des nuisibles en Bretagne pour connaître les espèces à attirer contre tous types de nuisibles (moustiques, rongeurs, pigeons, etc.).
L'entretien raisonné du jardin : favoriser le prédateur de la chenille processionnaire
Principes du jardinage durable favorable aux auxiliaires
L'aménagement et l'entretien de votre jardin jouent un rôle déterminant pour attirer le prédateur de la chenille processionnaire et favoriser son action. Voici quelques principes de jardinage durable à adopter :
La tonte raisonnée
Limitez la fréquence des tontes à 1 ou 2 fois par an (fin de printemps et automne) pour préserver la biodiversité et ne tondez que les zones de passage. Procédez par étapes pour que la petite faune ne se retrouve pas sans abri du jour au lendemain.
La diversification des espaces
Alternez pelouses, mini-prairies et zones arborées pour créer différents habitats et microclimats favorables à une grande variété d'espèces.
La plantation diversifiée
Privilégiez des végétaux d'origine locale avec des périodes de floraison échelonnées tout au long de l'année pour fournir constamment nourriture et abri aux prédateurs naturels.
Le maintien de zones refuge
Conservez quelques tas de bois, de pierres ou de feuilles mortes qui serviront d'abris à de nombreuses espèces auxiliaires.
L'entretien raisonné des espaces verts
Pour les professionnels de l'entretien d'espaces verts en Ille-et-Vilaine, l'adoption de pratiques raisonnées devient une nécessité tant écologique qu'économique :
- Favoriser les corridors écologiques : maintenir ou créer des liaisons végétales entre différents espaces verts pour permettre la circulation des espèces.
- Limiter les interventions : espacer les tontes et tailles pour laisser la nature s'exprimer.
- Bannir les produits phytosanitaires : privilégier des méthodes alternatives comme le paillage ou le désherbage thermique.
- Former les équipes à la reconnaissance des auxiliaires et des nuisibles pour mieux cibler les interventions.
Ces pratiques d'entretien raisonné contribuent à établir un équilibre naturel où les prédateurs des chenilles processionnaires peuvent prospérer et jouer pleinement leur rôle régulateur.

Méthodes complémentaires de lutte contre les chenilles processionnaires
Les pièges à phéromones
En complément de la lutte biologique par les prédateurs naturels, l'installation de pièges à phéromones constitue une méthode efficace et ciblée. Ces dispositifs diffusent des substances reproduisant les phéromones sexuelles émises par les femelles, attirant ainsi les papillons mâles qui s'y retrouvent piégés. En réduisant le nombre de mâles capables de féconder les femelles, on limite considérablement la reproduction et donc la génération suivante de chenilles.
Ces pièges doivent être installés avant la période de vol des papillons :
- De juin à septembre pour la processionnaire du pin
- De juillet à septembre pour la processionnaire du chêne
L'échenillage manuel
L'échenillage manuel consiste à retirer mécaniquement les nids de chenilles processionnaires. Cette méthode, particulièrement adaptée aux petites surfaces, doit être réalisée avec précaution entre novembre et fin février pour la processionnaire du pin, avant que les chenilles ne quittent leur nid.
Attention : cette opération présente des risques et nécessite des équipements adaptés. En cas de doute, faites appel à une entreprise spécialisée.
💡Notre article sur les traitements contre les chenilles processionnaires pourrait vous intéresser pour compléter le travail des prédateurs.
La situation spécifique en Ille-et-Vilaine
État des lieux de l'infestation
En Ille-et-Vilaine, la présence des chenilles processionnaires varie selon les secteurs et les années. La chenille processionnaire du pin est historiquement présente, tandis que la chenille processionnaire du chêne fait l'objet d'une surveillance accrue ces dernières années, son aire de répartition s'étendant progressivement dans le département.
Selon la Fédération départementale des Groupements de Défense contre les Organismes Nuisibles (FGDON) d'Ille-et-Vilaine, la lutte contre la chenille processionnaire du chêne reste relativement limitée dans le département et est principalement menée dans les espaces publics sensibles.
Réglementation locale
Face aux enjeux sanitaires liés à ces insectes, les autorités locales ont pris des mesures. Un projet d'arrêté préfectoral vise notamment à définir les mesures préventives pour limiter l'exposition aux soies urticantes des chenilles processionnaires et lutter contre leur prolifération en Ille-et-Vilaine.
Ces dispositions s'inscrivent dans une démarche globale de protection de la santé humaine et animale, tout en respectant l'environnement. Elles encouragent notamment le recours aux méthodes de lutte biologique par les prédateurs naturels, en complément d'autres approches écologiques.
Ressources locales et professionnels
Pour les habitants d'Ille-et-Vilaine confrontés à une invasion de chenilles processionnaires, plusieurs ressources sont disponibles :
- La FGDON 35 (Fédération départementale des Groupements de Défense contre les Organismes Nuisibles) pour des conseils et informations.
- Les entreprises 3D (Dératisation, Désinsectisation, Désinfection) spécialisées dans le traitement des chenilles processionnaires en Ille-et-Vilaine (35).
- L'Office Français de la Biodiversité et la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) pour des conseils sur l'installation de nichoirs et la préservation des prédateurs naturels.
Face à l'invasion des chenilles processionnaires en Ille-et-Vilaine, faire appel au prédateur de la chenille processionnaire constitue une approche à la fois efficace, économique et respectueuse de l'environnement. En favorisant la présence de la mésange, principal prédateur de ces nuisibles, mais aussi des chauves-souris, du calosome, des guêpes et des fourmis rousses, nous contribuons non seulement à réguler ces nuisibles, mais aussi à restaurer un équilibre écologique souvent perturbé par les activités humaines.
Pour aller plus loin, n'hésitez pas à contacter NGAN 35 pour être accompagné dans la mise en place de ces solutions écologiques adaptées à votre situation particulière.
