Chenilles processionnaires du pin : comment agir ?
La chenille processionnaire du pin est devenue un véritable fléau pour les jardins bretons. Reconnaissable à ses processions en file indienne et ses nids de soie blanche accrochés aux branches, cet insecte représente un danger réel pour vos arbres, votre famille et vos animaux de compagnie. Ses poils urticants peuvent provoquer des réactions allergiques importantes, tandis que son appétit vorace menace la santé de vos pins. Heureusement, plusieurs solutions d'échenillage existent pour lutter efficacement contre cette nuisance. Découvrons ensemble les méthodes les plus adaptées à votre situation.
Ce collier rattaché à un sac s’installe sur le tronc de l’arbre dès l’apparition des premiers nids sur les branches, soit entre novembre et fin mai. Lors de leur descente, les chenilles seront bloquées par le collier et tomberont dans le réceptacle. Elles s’enfouiront alors dans la terre qu’il contient pour entrer en chrysalide. Préférez la pose par un professionnel certifié éco-piège.
Vous devez pensez à changer le sac tous les ans ou lorsqu'il est plein et à manipuler le sac plein avec précaution (gants, masque, vêtements de protection et foulard sur le cou et les muqueuses). Vous pouvez brûler le sac ou le mettre en sac poubelle pour le jeter avec les ordures ménagères qui seront incinérées.
Écologique, cette solution sans pesticide est assez facile d’installation et demande un entretien minimum. Une fois posé, vous changez le sac une fois par an et vérifiez les éléments. Il est intéressant en complément de l’échenillage, car il n’empêche pas les papillons et les chenilles de manger les épines du pin. Il n’empêchera cependant pas les chenilles de manger les aiguilles de votre pin. En cas d’infestation trop importante, songez à une solution plus complète.
En imitant les phéromones dégagées par les femelles, il attire les individus mâles grâce à des phéromones de synthèse et les retient dans un dispositif pour empêcher leur reproduction. Ce piège agit avant que les femelles n’aillent pondre dans les pins et que les nids de soie apparaissent. La période idéale pour les poser est de juin à septembre.
Cette technique vise à freiner la prolifération, mais n’endigue pas le phénomène. On considère que les pièges à phéromones permettent de réduire au maximum 40% de la future population. Selon le nombre d’individus capturés, vous connaîtrez le degré de gravité de votre infestation.
Cette solution est écologique et compatible agriculture biologique. Elle peut être utilisée en complément d’autres méthodes pour maximiser son effet.
La processionnaire du pin a des prédateurs naturels : les chauve-souris chassent les papillons tandis que la mésange, le coucou et la huppe mangent les chenilles en allant directement se servir dans les nids. En hiver, une mésange visite 1100 arbres par jour.
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article sur les prédateurs naturels vous donnera tous les renseignements nécessaires pour rendre votre jardin accueillant pour ces auxiliaires.
En plus de vous débarrasser des processionnaires du pin, ces animaux mangent également les moustiques, les mouches, les cafards ou les limaces. C’est une des solutions les plus pérennes et la plus respectueuse de l’environnement.
Le but est de retirer les nids de l’arbre, idéalement avant la procession pour réduire immédiatement la population de chenilles. La période idéale est entre novembre à avril.
Les nids ayant une très forte concentration de poils urticants (des millions), cette méthode est à réserver à un désinsectiseur professionnel. Il aura l’équipement de protection adapté et les outils permettant d’atteindre les branches sans se mettre en danger.
Pour éviter tout contact avec des poils, le professionnel porte une combinaison intégrale et recouvre les zones de jonction (chevilles, poignets) avec un élastique ou un morceau de scotch. Le désinsectiseur utilise une perche équipée d’un échenilloir, une nacelle ou bien grimpe directement dans l’arbre.
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Il existe deux sortes de traitement phytosanitaire : biologique ou chimique. En France, le traitement biologique est majoritairement utilisé et permet d’agir sur l’ensemble de l’arbre.
La méthode biologique utilise une bactérie, le Bacillus thuringiensis ssp. kurstaki. Elle est projetée sur l’arbre et agit une fois ingérée par les chenilles, causant une septicémie. Son plus grand avantage est qu’elle est sans danger pour les animaux, notamment les auxiliaires. Son application doit en revanche être faite tous les ans et renouvelée en cas de pluie lessivante.
La méthode chimique consiste en l’utilisation d’insecticides comme le diflubenzuron ou la bifenthrine. La réglementation évoluant régulièrement, nous veillons à vérifier la composition des produits utilisés pour éviter tout risque écologique.
Bien que compatibles agriculture biologique, ces deux méthodes doivent être réservées à des zones réduites, lorsque les autres méthodes n’ont pas fonctionné. La période d’application va de novembre à mars, ainsi qu’entre mai et juin.
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Les poils des chenilles sont extrêmement urticants. Très légers, ils sont dispersés par le vent sur plusieurs dizaines de mètres. Ils contiennent une protéine toxique inflammatoire qui est libérée lorsque la soie se casse. Vous verrez alors apparaître des boutons semblables à ceux de l’ortie : des plaques rouges et de petites cloques.
Dans 90% des cas, la piqûre est bénigne. Le risque est que les poils entrent en contact avec vos yeux ou entrent dans votre nez et votre bouche. C’est aussi un danger pour nos animaux de compagnie, la truffe toujours collée au sol. Nos enfants ne sont pas épargnés, notamment les tout-petits qui, s’ils portent une chenille à leur bouche, peuvent faire un œdème en réaction au choc toxique.
Si vous pensez avoir été touché :
👉 Prenez une douche et changez de vêtements.
👉 Contactez les secours si détresse respiratoire ou perte de connaissance.
👉 Consultez un ophtalmologue si les poils sont allés dans votre œil.
👉 Pensez à photographier la chenille pour l’identifier avec certitude.
👉 Consultez un vétérinaire si votre animal est touché.
Face à la chenille processionnaire du pin, la prévention et l'action rapide sont essentielles. Des solutions écologiques comme l'éco-piège ou l'accueil de prédateurs naturels permettent de limiter leur prolifération, tandis que l'intervention d'un professionnel reste indispensable pour les cas les plus sévères. N'oubliez pas que la sécurité est primordiale : en cas de doute, faites toujours appel à un expert qui saura vous conseiller sur la méthode la plus adaptée à votre situation. Protégez votre jardin et vos proches en agissant dès les premiers signes d'infestation.
Sources :