Réguler les nuisibles par la biodiversité en Bretagne
Les prédateurs naturels des nuisibles en Bretagne : ces héros oubliés
En Bretagne, comme ailleurs, les nuisibles peuvent rapidement devenir un problème majeur. Cependant, la nature a ses propres solutions. Cet article explore les prédateurs naturels des nuisibles en Bretagne qui aident à maintenir l'équilibre écologique. Cette solution efficace offre un complément sur le long terme aux méthodes traditionnelles de dératisation, désinsectisation et désinfection. Nous verrons quels sont ces prédateurs naturels, comment les encourager à s’installer dans nos jardins, et nous découvrirons des initiatives bretonnes visant leur réintroduction.
Qui sont les prédateurs naturels des nuisibles en Bretagne ?
Les prédateurs naturels sont des animaux qui se nourrissent de nuisibles tels que les rats, les souris, les insectes, et autres ravageurs. Contrairement aux pesticides, les prédateurs naturels n'ont pas d'effets secondaires nocifs et contribuent à un écosystème équilibré.
Les chouettes et hiboux
En Bretagne, nous trouvons principalement la chouette effraie et le hibou moyen-duc. Ces rapaces nocturnes se nourrissent de petits rongeurs, contribuant ainsi à la réduction des populations de rats et de souris.
Les faucons, éperviers et buses
Les rapaces sont des prédateurs naturels très intéressants dans la lutte contre les nuisibles. Utilisés en fauconnerie pour le dépigeonnage, ils se nourrissent également de rongeurs et vous débarrasseront des rats et souris.
🪽 Si vous rencontrez des problèmes avec les pigeons, cet article fait le tour des moyens de lutte à votre disposition.
Les hérissons
Les hérissons qui se cachent dans les jardins bretons se nourrissent d'insectes nuisibles tels que les limaces et les coléoptères. Un hérisson peut consommer des centaines d'insectes par nuit, agissant comme un véritable allié pour les jardiniers.
Les chauves-souris
Les chauves-souris pipistrelles sont les plus répandues en Bretagne. Elles peuvent consommer des milliers de moustiques en une seule nuit, réduisant ainsi les nuisances et les risques de maladies transmises par ces insectes.
💡 Le saviez-vous ? Moins de 1% des espèces d’insectes sont nuisibles.
Les renards
Les renards roux, omniprésents en Bretagne, chassent des petits mammifères comme les souris, rats et campagnols. En régulant les populations de ces petits rongeurs, les renards aident à maintenir un équilibre naturel.
Les araignées
Bien souvent source de dégoût, les araignées ont pourtant un rôle important à jouer dans l’écosystème. Elles se nourrissent notamment des mouches, moustiques et cafards lorsqu’elles nichent dans nos maisons bretonnes. Ce sont des prédateurs naturels des nuisibles en Bretagne, qu’elles soient au jardin ou dans la maison.
🪳 Vous avez des cafards chez vous ? Lisez notre article pour savoir comment vous en débarrasser.
Les coccinelles
Bien connue des jardiniers pour son efficacité envers les pucerons, la coccinelle peut aussi se nourrir de chenilles ou d’acariens. Si les adultes mangent une centaine d’insectes par jour, les larves sont les plus efficaces ! Ne pouvant pas voler, elles dévorent une colonie de pucerons en un rien de temps.
Les batraciens
Grenouilles et crapauds sont également très intéressants pour le maintien d’un écosystème sain. Ils se nourrissent des moustiques et de mouches, permettant de diminuer la prolifération d’espèces à risque comme le moustique tigre en Bretagne.
Comment encourager la présence d’auxiliaires de culture dans votre jardin ?
Adoptez la tonte raisonnée
Laissez des zones sauvages pour fournir des abris naturels aux prédateurs. Les bienfaits de la tonte raisonnée ne restent plus à prouver : refuge pour la faune, protection du sol, filtration de l’eau, préservation d’une nature riche et diversifiée, sont autant de conséquences positives à la limitation des espaces tondus.
Misez sur les haies de bocage
Plantez des haies en choisissant des essences locales et variées (pas de thuyas !). Nos paysages bretons ont longtemps arboré des champs bordés de talus avec des arbres. Le bocage a des vertus pour les cultures, mais aussi pour la faune. De nombreux animaux s’en servent de refuge : lapins, oiseaux et insectes. Ils y trouvent des lieux de nidification, des sources de nourriture et des espaces de repli. Ces corridors de biodiversité sont une richesse pour nos jardins.
Installez un point d’eau
Fournissez de l'eau dans des récipients peu profonds pour les oiseaux et les chauves-souris. Notamment en été, il peut être difficile pour eux de trouver des endroits pour s’hydrater. Si les piscines fleurissent dans les jardins, peu de gens ont le réflexe de penser à abreuver les prédateurs naturels des nuisibles en Bretagne. Faites en sorte de mettre le point d’eau en hauteur, pour éviter que les rats en profitent.
Lancez-vous dans la création d’une mare
Si vous avez la place, creusez une mare ou un étang pour recréer une biodiversité, notamment dans un lotissement pavillonnaire. Elle attirera les oiseaux qui viendront s’y désaltérer, les batraciens et les libellules. Tout ce petit monde régulera tout naturellement les moustiques qui auraient la mauvaise idée de s’aventurer dans votre jardin. La création d’une mare est soumise à autorisation : rapprochez-vous de votre mairie pour connaître la réglementation en vigueur.
Pensez aux nichoirs et abris
Construisez des nichoirs et des abris pour encourager les auxiliaires de culture à s’installer chez vous. Vous trouverez sur le net et sur Pinterest beaucoup d’inspirations à la fois esthétiques et écologiques. Privilégiez les matériaux de récupération non traités et étudiez soigneusement leur lieu d’installation pour qu’ils soient réellement efficaces. Nous vous recommandons notamment les hôtels à insectes, les nichoirs à mésange ou les abris à hérisson. Surveillez cependant les nichoirs vides pour qu’ils n’attirent pas les nids de frelons.
Installez des perchoirs
Les rapaces adorent se percher pour surveiller leur territoire et guetter leurs proies. Vous attirerez les chouettes, les hiboux, les faucons, les éperviers et les buses en proposant des structures en hauteur à la vue dégagée.
Évitez les pesticides
Les pesticides vendus dans le commerce tuent les nuisibles (quand vous avez de la chance), mais aussi les prédateurs naturels. Appliqué parfois sans respecter la notice ou de la réglementation, utilisé sur une trop large zone ou pendant trop longtemps, vous risquez d’exterminer vos meilleurs alliés. En déséquilibrant l'écosystème, vous vous tirez une balle dans le pied sur le long terme. Prenez avis auprès d’un professionnel avant d’asperger votre maison et ses abords avec des substances toxiques.
Les initiatives bretonnes qui mises sur les prédateurs naturels
En Bretagne, 43% des espèces de reptiles et d’oiseaux nicheurs sont menacées de disparition. L’une des principales causes est la disparition des habitats. De nombreuses initiatives voient le jour dans notre région pour sensibiliser les particuliers et les encourager à faire de leur jardin un havre de paix pour les prédateurs naturels.
L’insectarium de Lizio pour sensibiliser dès le plus jeune âge
Situé dans le Morbihan intérieur, à 20 minutes de Ploërmel, ce lieu d’éveil et de sensibilisation est parfait pour faire connaissance avec les prédateurs naturels des nuisibles en Bretagne. Vous pourrez visionner un petit film illustrant la vie d’un cafard dans votre placard ou vous promener dans la volière aux papillons. Un espace est également dédié aux mangeurs d’insectes et à leur importance pour l’équilibre des écosystèmes. Vous en ressortirez avec plein d’idées pour votre jardin et plein de conseils pour l‘aménager au mieux.
Le programme Regain Biodiversité pour accompagner les jardiniers
L’association Bretagne Vivante a lancé le programme Regain Biodiversité pour encourager les particuliers et les communes à faciliter le retour de la biodiversité dite ordinaire dans les jardins et espaces verts.
Effectuant un gros travail pédagogique, les bénévoles accompagnent ceux qui le souhaitent dans l’aménagement de leur jardin pour y intégrer ce microcosme si important. Vous y apprendrez le cycle de vie et les besoins de chaque espèce. Vous obtiendrez de précieux conseils pour l’emplacement des abris et la composition des prairies mellifères par exemple.
Une coopérative agricole bretonne élève des insectes pour réduire l’usage de pesticides
À Guipavas près de Brest dans le Finistère, la coopérative Savéol a eu l’idée d’introduire des punaises vertes et des guêpes noires pour prendre soin de ses plants. Connue pour ses cultures hors sol et sous serre, l’entreprise expérimente l’élevage d’auxiliaires de culture. Les insectes sont des millions à grouiller dans les serres de tabac. Les guêpes pondent leurs œufs dans les larves des petites mouches blanches qui ravageaient les cultures et montraient une résistance aux pesticides. D’autres s’attaquent aux mouches adultes, ainsi qu’aux pucerons et aux chenilles. La petite punaise verte est destinée aux plants de tomate, avec pour ambition de proposer des produits cultivés sans pesticides, à échelle industrielle.
Les prédateurs naturels des nuisibles en Bretagne jouent un rôle crucial dans la régulation des espèces. Véritable alternative aux pesticides, ils sont des alliés naturels pour nous débarrasser des rongeurs et insectes envahissants. Si l’intervention d’un professionnel de la dératisation et de la désinsectisation est utile pour solutionner rapidement une invasion, misez sur les auxiliaires de culture pour une tranquillité long terme.
❓Une question concernant les nuisibles ? Contactez-nous pour des conseils personnalisés et respectueux de la biodiversité.
Sources :
Dossier de participation à l’Atlas des mammifères sauvages des jardins bretons
